ga je weggaan
gaandeweg
je weg gaan
blijf dan
gaan
maandag 18 juni 2007
zondag 10 juni 2007
Poëzie voor jou, m'n lieveling
Sans Titre (Part 1)
*
Ik luister naar de radio
En drink mijn koffie.
Mijn broer heet Mario
En zijn hondje Floffie.
*
Ik luister naar de radio
En drink mijn koffie.
Mijn broer heet Mario
En zijn hondje Floffie.
Bertrand et Mireille, flics sans soucis.
Certains jours, je pense: "Eh bien mince Mireille, as-tu vu cet écureuil?" Puis je regarde à droite, pour regarder Mireille, et Mireille n'y est pas. Juste mon perroquet sur l'épaule est là, chiant sur ma veste. Encore. Et puis non, je ne lui dis pas « Merde, sale bête ». Je ne lui dis rien. Je ne lui lache ni même un soupir. Puisque chaque jour, à cette heure, c’est la même histoire. La veste, mon perroquet et la lutte des éléments. L’écureuil, ma Mireille et ce douloureux silence.
Chaque jour, après le petit déjeuner je me ballade vers le parc. Il faut bien vous dire, que mon petit déjeuner ne consiste pas en autre chose que mon café et cette cigarette pour me tenir compagnie le matin. Le café, quelques fois, arrive à faire oublier le goût du dernier baiser de Mireille. La fumée, elle, fait son boulot et remplit le vide qu’elle m’a laissé dans la poitrine. Succédané pour l’amour, bien sûr, mais peu importe: j’en connais qui vivent avec beaucoup moins mais qui vivent leurs vie, tandis que moi, je ne fais que tuer le temps.
Il fait calme dehors. Une petite éclaircie me guide au parc. Il y a bien longtemps que je n’y suis plus réellement entré. Mireille et moi nous y allions deux, trois fois par semaine. Promener en amoureux. Bras dessus, bras dessous, un regard croisé, un bisou volé. Il y a vingt ans, déjà. Peu de choses ont changées entre-temps: l’appartement quatre pièces, je suis parvenu à me l’offrir, la voiture rouge et rapide, je ne l’ai jamais eue, le perroquet à Mireille est mort deux jours avant qu’elle ne me quitta, et bien que j’ai toujours détesté cette bête, je m’en suis quand-même acheté un autre. C’est mon psychiatre qui m’en a convaincu. Question de s’en souvenir, m’a-t-il dit. Et qui suis-je pour douter de son avis? Je n’ai jamais fait d’études, moi.
On dirait que le parc est abandonné. Comme s’il m’attendait pour me souhaiter la bienvenue en personne, en privé. Et non, voilà le premier couple: jeune, insoucieux et amoureux. Je les regarde, mais je n’existe pas. Ils passent. Mon perroquet chie. Je ne dis rien. Je continue et je cherche les écureuils. Devrait y en avoir, pourtant. Vingt ans déjà, que je ne suis plus venu ici. Toutes ces années, toutes ces promenades, passées comme si ce n’étaient que vingt minutes, le temps de seulement une de ces promenades avec Mireille, comme s'il ne s'agissait que de vingt secondes, le temps de se regarder, Mireille et moi, et de s’embrasser.
Je m’assieds sur un banc. J’adore les bancs: il y en a partout, et on peut s’asseoir dessus: c’est bien pratique, il faut l’admettre. Celui-ci, en toute sa conformité urbaine, est unique: comme chaque deux ans, il est repeint en vert. Une nouvelle couche pour les noms des nouveaux couples. Officialisés comme sur la porte de l’hôtel de ville: « Martin + Julie, 19/08/89 », « Aurélie, pour toujours, Yves, 11/88 ». Et plus aucune trace de Bertrand et Mireille, flics sans soucis.
Mireille et moi, il y a vingt ans, sommes venu ici pour la première fois en été. C’est un peu plus loin que l’on s’est embrassé pour la première fois. Là où maintenant se trouve cette poubelle. Peut-être un peu plus vers la gauche, je ne sais plus. Mais peu importe. Peu importe l’endroit, peu importe son nom. C’était bien ici que l’on s’asseyait, et que l’on fumait notre cigarette. C’est bien ici que l’on nourrissait les moineaux et les écureuils. Et c’est bien ici que Mireille fut tuée.
Chaque jour, après le petit déjeuner je me ballade vers le parc. Il faut bien vous dire, que mon petit déjeuner ne consiste pas en autre chose que mon café et cette cigarette pour me tenir compagnie le matin. Le café, quelques fois, arrive à faire oublier le goût du dernier baiser de Mireille. La fumée, elle, fait son boulot et remplit le vide qu’elle m’a laissé dans la poitrine. Succédané pour l’amour, bien sûr, mais peu importe: j’en connais qui vivent avec beaucoup moins mais qui vivent leurs vie, tandis que moi, je ne fais que tuer le temps.
Il fait calme dehors. Une petite éclaircie me guide au parc. Il y a bien longtemps que je n’y suis plus réellement entré. Mireille et moi nous y allions deux, trois fois par semaine. Promener en amoureux. Bras dessus, bras dessous, un regard croisé, un bisou volé. Il y a vingt ans, déjà. Peu de choses ont changées entre-temps: l’appartement quatre pièces, je suis parvenu à me l’offrir, la voiture rouge et rapide, je ne l’ai jamais eue, le perroquet à Mireille est mort deux jours avant qu’elle ne me quitta, et bien que j’ai toujours détesté cette bête, je m’en suis quand-même acheté un autre. C’est mon psychiatre qui m’en a convaincu. Question de s’en souvenir, m’a-t-il dit. Et qui suis-je pour douter de son avis? Je n’ai jamais fait d’études, moi.
On dirait que le parc est abandonné. Comme s’il m’attendait pour me souhaiter la bienvenue en personne, en privé. Et non, voilà le premier couple: jeune, insoucieux et amoureux. Je les regarde, mais je n’existe pas. Ils passent. Mon perroquet chie. Je ne dis rien. Je continue et je cherche les écureuils. Devrait y en avoir, pourtant. Vingt ans déjà, que je ne suis plus venu ici. Toutes ces années, toutes ces promenades, passées comme si ce n’étaient que vingt minutes, le temps de seulement une de ces promenades avec Mireille, comme s'il ne s'agissait que de vingt secondes, le temps de se regarder, Mireille et moi, et de s’embrasser.
Je m’assieds sur un banc. J’adore les bancs: il y en a partout, et on peut s’asseoir dessus: c’est bien pratique, il faut l’admettre. Celui-ci, en toute sa conformité urbaine, est unique: comme chaque deux ans, il est repeint en vert. Une nouvelle couche pour les noms des nouveaux couples. Officialisés comme sur la porte de l’hôtel de ville: « Martin + Julie, 19/08/89 », « Aurélie, pour toujours, Yves, 11/88 ». Et plus aucune trace de Bertrand et Mireille, flics sans soucis.
Mireille et moi, il y a vingt ans, sommes venu ici pour la première fois en été. C’est un peu plus loin que l’on s’est embrassé pour la première fois. Là où maintenant se trouve cette poubelle. Peut-être un peu plus vers la gauche, je ne sais plus. Mais peu importe. Peu importe l’endroit, peu importe son nom. C’était bien ici que l’on s’asseyait, et que l’on fumait notre cigarette. C’est bien ici que l’on nourrissait les moineaux et les écureuils. Et c’est bien ici que Mireille fut tuée.
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